Trois diplomates français ont été expulsés du Burkina Faso pour des « activités subversives », annonce le ministère burkinabè des Affaires étrangères dans un communiqué daté du 16 avril. Parmi ces diplomates figurent deux conseillers politiques. Les détails de ce qui leur est reproché ne sont pas encore connus.
Ces trois personnes ont récemment mené un travail diplomatique habituel, rencontrant notamment des organisations de la société civile, des influenceurs, des hommes d'affaires et des chefs d'entreprise. Selon des informations de RFI, des rencontres auraient également eu lieu avec des médias burkinabè. Ces médias, tout comme les organisations de la société civile rencontrées, n'étaient pas alignés sur la ligne de la junte au pouvoir, ce qui aurait pu déplaire aux autorités.
Les trois diplomates disposent de 48 heures pour quitter le territoire. Cependant, selon certaines informations, l'un des trois concernés est déjà parti depuis plusieurs jours.
La France a officiellement réagi à cette expulsion, exprimant ses regrets à travers le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine. Il déclare : « La France regrette la décision prise par le Burkina Faso de procéder à l'expulsion de diplomates et personnels français, dont certains étaient affectés à l'ambassade de France au Burkina Faso. Nous rejetons les accusations infondées portées par les autorités burkinabè à l'encontre de nos agents. » Le ministère français salue l'engagement et le grand professionnalisme des diplomates concernés.
Cette expulsion risque de détériorer davantage les relations entre Ouagadougou et Paris, déjà tendues depuis l'arrivée des militaires au pouvoir en septembre 2022. « C'est un acte d'hostilité fort », confie un diplomate français hors micro.
Cette décision survient alors que quatre fonctionnaires français sont toujours en résidence surveillée au Burkina Faso depuis plus de quatre mois. Ils sont présentés par les autorités burkinabè comme des agents de renseignement, arrêtés le 1er décembre 2023, puis mis en examen et incarcérés.