Commencé en retard, le discours de l'état de l'Union de Joe Biden ce jeudi 7 mars était attendu. Il s'agissait de la dernière adresse au Congrès par le locataire de la Maison Blanche avant l'élection présidentielle de novembre face à Donald Trump. "Le monde entier nous envie notre économie", s'est félicité le démocrate, qui a consacré une grande partie de sa prise de parole à la politique intérieure.
Il a une nouvelle fois évoqué lui-même, plus d'une fois, la question de son âge, 81 ans, avec humour. "Cela ne se voit peut-être pas mais je suis là depuis un bon bout de temps", a-t-il notamment lancé dans un rire.
• Sur l'Ukraine, Joe Biden "ne pliera pas" face à Poutine
L'international n'a que peu dominé le discours du président américain. D'entrée, il a toutefois évoqué la guerre en Ukraine et a assuré qu'il ne "plierait pas" face à son homologue russe Vladimir Poutine, exhortant le Congrès à voter l'aide à l'Ukraine pour "arrêter" le président russe.
• Un cessez-le-feu et un port humanitaire pour Gaza
Alors qu'il est la cible de critiques dans son camp pour son soutien à Israël depuis le 7 octobre, Joe Biden a haussé le ton contre l'État hébreu. Demandant "un cessez-le-feu immédiat" de six semaines à Gaza, il a averti Israël que l'aide humanitaire à Gaza "ne peut être une considération secondaire ni une monnaie d'échange".
Le chef de l'armée américaine a ordonné à ses hommes d'établir un port à Gaza pour acheminer de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien pris au piège de la guerre entre Israël et le Hamas.
• Droit des femmes et avortement
"Depuis le président Lincoln et la Guerre de Sécession, jamais notre liberté et démocratie n'ont été attaquées dans notre pays comme elles le sont aujourd'hui", a lancé Joe Biden, évoquant notamment l'assaut du Capitole en janvier 2021.
Sur le droit des femmes, le président américain a plaidé pour le retour de l'arrêt Roe Vs. Wade et le rétablissement de la protection fédérale de l'IVG, qui avait été annulée par la Cour suprême.
"Si les Américains m'envoient un Congrès qui soutient le droit de choisir, je vous le promets: je rétablirai Roe vs Wade comme une loi fondamentale", a-t-il lancé, neuf mois avant les élections de novembre.
• "Notre économie est littéralement enviée par le monde entier"
Joe Biden a chanté les louanges d'une économie américaine florissante: "J'ai hérité d'une économie qui était au bord du gouffre", a-t-il déclaré lors du discours, en référence à la pandémie de Covid-19 qui avait mis à genoux la première économie mondiale. "Quinze millions d'emplois ont été créés en trois ans, c'est un record. Et le taux de chômage est le plus bas depuis 50 ans".
Le démocrate a également appelé à un relèvement du taux d'imposition des entreprises et a dit souhaiter taxer les milliardaires à hauteur de 25%. "Il est temps d'augmenter l'impôt minimum sur les sociétés à au moins 21%, afin que toutes les grandes entreprises commencent enfin à payer leur part", a-t-il déclaré.
Comme en 2023, il a critiqué "la théorie du ruissellement" et plaidé pour une meilleure considération de la classe moyenne. "Notre économie est littéralement enviée par le monde entier. 15 millions d'emplois ont été créés en trois ans, c'est un record. Et le taux de chômage est le plus bas depuis 50 ans", a en outre assuré le démocrate. Joe Biden a aussi évoqué une baisse des coûts médicaux, un meilleur contrôle des armes à feu dans le pays et une rénovation d'ampleur des logements.
• Joe Biden dit qu'il "ne diabolisera pas" les migrants
Sujet majeur de la campagne présidentielle de novembre, l'immigration a été amenée sur la table par Marjorie Taylor Greene. Cette proche de Donald Trump a perturbé le discours de Joe Biden en l'interpellant sur la mort de Laiken Riley, qui aurait été tuée par un migrant.
Le démocrate lui a répondu en rappelant que les Républicains ont été sommés par Donald Trump de ne pas soutenir un projet de loi bi-partisan pour régler le problème de l'immigration à la frontière au Texas.
"Nous pouvons nous disputer au sujet de la frontière ou bien régler le problème", a-t-il lancé.
"Je ne diaboliserai pas les migrants en disant qu'ils 'empoisonnent le sang de notre pays'", a-t-il dit, en référence à de récents propos de Donald Trump, sans le nommer.
• Des attaques contre Donald Trump
Tout au long de son discours, le démocrate a, sans jamais prononcer son nom, évoqué le bilan de son prédécesseur Donald Trump. Joe Biden a ainsi accusé le républicain de "se soumettre" à Vladimir Poutine ou d'avoir laissé "une économie au bord du gouffre" à la fin de son mandat en 2021.
L'ancien président a "corrigé" en direct les propos de son rival sur son réseau Truth Social. Il s'est également moqué du retard de Joe Biden, qui a commencé son discours 25 minutes après l'heure prévue.
Enfin, sur une note plus légère, le démocrate a évoqué son âge, source de critiques dans son camp avant la présidentielle. "À mon âge, certaines choses deviennent plus claires que jamais", a assuré le démocrate de 81 ans au cours d'un discours énergique d'un peu plus d'une heure, plaisantant même: "Je sais que cela n'en a pas l'air, mais je suis là depuis longtemps".
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - Présidentielle américaine: Joe Biden attaque son rival Donald Trump, lors du discours sur l'état d'Union
